Le Petit Bazar de Gaëtan
 

Carnets de Voyage

C'est ici l'antre du voyageur... La section de l'évasion, des souvenirs et des escapades, la section des vacances. Voyages à l'étranger, dans des contrées l ointaines ou méconnues, ici s'étallerons mes souvenirs et impressions.

Dernière MAJ : 26 septembre 2007

::OXFORD 2007::


24-27 août 2007

Le stage en Angleterre me rapprochait d'Oxford, la ville dans laquelle débute et se déroule une bonne part de la fabuleuse trilogie de Philip Pullman, A la Croisée des Mondes. Alors évidemment, un week-end, le dernier de mon séjour anglais, a été réservé à la visite de cette ville. Avec deux amis à la rescousse, Thomas et Maxence, tous deux membres de ma seconde maison du web, Cittàgazze, nous sommes donc partis à l'assaut de la cité, avec comme objectifs de passer un bon week-end, de découvrir les lieux dans lesquelles évoluent les protagonistes du roman mais également - et surtout - la chance inouïe de rencontrer une heure durant l'auteur de la trilogie qui nous avait fait nous rencontrer, Philip Pullman.
Quatre jours inoubliables, qui n'ont pas de prix, pas même celui exhorbitant de la vie britannique.

GENESE


Depuis ma première visite à Oxford en 2004 (le 15/08 pour être précis), je n'attendais que de retourner à la découverte des rues de cette ville étonnante. Il y avait bien sûr l'envie de découvrir les lieux que je n'avais pu voir, l'envie de prendre le temps d'apprécier les autres, et surtout le besoin de prendre mon temps. La première visite avait été un vrai plaisir, mais bien trop courte.
Aussi, quand j'ai su que mon stage se ferait en Angleterre, j'ai immédiatement décidé de réserver un week-end pour l'exploration de la cité où étudièrent Pullman et Tolkien. Et quand Maxence, que je connaissais sur les forums de Cittàgazze a entendu parler de mes projets, il a à son tour proposé de passer un week-end avec moi là-bas, et bientôt Thomas, webmaster du site, a également décidé de nous rejoindre. Il faut dire que l'auteur de la trilogie habitant la cité et ayant une éventuelle chance de le rencontrer, l'idée était d'autant plus excitante pour chacun de nous.

Après avoir réussi à s'organiser, le week-end du 24 au 27 (incluant un vendredi de congés déposé par les bosseurs et un lundi férié en Angleterre) fut retenu et c'est la veille du départ qu'intervint l'officialisation de l'interview que nous venions de décrocher. Cela se ferait le samedi, à 15h30, dans la cafétéria de l'Ashmolean Museum.

JOUR 1 : DECOUVERTE ET REPERAGES


La première étape de notre voyage à Oxford se fait à... Londres. Nous nous retrouvons sur Trafalgar Square à 9h30 et faisons un petit tour par le Park Lane Hotel, où une partie du tournage du film adapté de l'oeuvre de Pullman s'est déroulée, et où pour la petite histoire a été empoisonné l'ex-agent russe Litvinenko. Il s'y tient des petits déjeuner à 16£ nous explique Thomas, qui y fut hébergé aux frais de New Line lors de sa visite du plateau de La Boussole d'Or.
Nous continuons sur Buckingham et ses hordes de touristes espérant peut-être apercevoir le nez de la Reine à une fenêtre. En tout cas, le drapeau flottait, signe de la présence Royale dans le palais londonien. On ne s'attarde pas : les fastes de la monarchie, très peu pour nous. On continue plutôt sur Buckingham Road pour rejoindre la gare routière située derrière Victoria Station. Une petite attente et 13£ pour un A/R plus tard, nous voilà dans le bus en direction de notre objectif.
Max s'endort bientôt pendant que je papotte boulot avec Thomas. Les arrêts défilent, il fait grand beau temps dehors. C'est merveilleux, après une semaine de flotte, le week-end s'annonce radieux. On finit par faire le tour d'Oxford pour rejoindre par le Nord le centre-ville et descendre au terminus, aux portes du centre-ville et à deux pas de l'auberge de jeunesse. Il est alors environ 14h30.
Notre premier objectif est de passer déposer nos sacs à l'auberge, aménagée toute en longueur. La chambre est pour quatre, avec digicode à l'entrée et l'on y accède bientôt, après avoir réussi à expliquer à l'accueil qu'ils facturaient à tord 10£ de plus à Maxence.
Retour ensuite à l'extérieur pour manger une petite (grosse) pizza chez Pizza Hut avant de continuer vers le centre-ville tout proche.
Nos pas nous conduisent alors le long de High Street, pour aller au pied de la Radcliffe Camera, où se situe mon premier coup de stress de la visite. Evidemment, voir une voiture d'une équipe de tournage là même où avaient été tourné quelques mois plus tôt les scènes additionnelles du film, j'avais de quoi perdre la tête. Mais finalement, il n'en est rien : après renseignement, on découvre c'est le tournage d'une série, Louis, et à en juger par les drapeaux homo que l'équipe accrochait aux alentours et à la tenue des acteurs... il est fort évident que celà n'avait rien à voir avec notre petite Lyra.
Néanmoins, depuis la Radcliffe Camera, on remonte bientôt Brasenose Street pour déboucher sur Turl Street et par conséquent Exeter College...
Exeter est le college où Pullman fut élève, tout comme Tolkien soit dit en passant. D'ailleurs la visite est gratuite et nous permet d'accéder à la cour et la chapelle où un buste du créateur des Hobbits est exposé, oeuvre de sa belle-fille. L'une des ailes d'Exeter est en rénovation mais l'essentiel des travaux engagés il y a trois ans semble achevé. La cour et son carré d'herbe vert vif et ses façades en lierre sont un petit plaisir pour les yeux.
Hop, nous ressortons et continuons sur Broad Street pour longer La Bodleian Library ainsi que le musée d'histoire des sciences où sont exposées de superbes pièces. Ce n'est pas la précision de celles de la galerie du British Museum, mais ça reste superbe. Il faut juste faire attention à ne pas percuter de la tête les objets exposés dans les cages d'escalier. Maxence pourra en témoigner. Notre chemin nous mène alors - pas si innocemment que cela - vers le Jardin Botanique, lieu de la scène finale de la trilogie, et son banc qui signifie tant. L'entrée étant payée (passée de 2.70 à 3.00£ en trois ans) et il nous reste une heure et demie pour apprécier le calme du banc et prendre des photos en série pour immortaliser notre rencontre avec ce lieu stratégique.
On regrettera néanmoins la dégradation apportée au banc (une gravure "Will+Lyra" assez grossière, qui était absente il y a trois ans) et l'un des abords qui a été réaménagé, rendant le lieu quelque peu moins intime. Par ailleurs le banc est moins verni que lors de mon premier passage, mais ça c'est le temps qui a du jouer !

Nous poursuivons ensuite notre promenade car le Jardin ferme. Nous prenons juste le temps de remonter le chemin qu'empruntent Lyra et Will et passons sous un immense arbre qui paraît-il était fortement apprécié de Tolkien. Après avoir une nouvelle fois apprécié la légèreté du français moyen en croisant des compatriotes à la répartie facile dans la rue (...) nous revenont sur Hollywell Street, longeant le New College puis finissons la journée par une promenade nocture, un repérage du lieu de rendez-vous pour le lendemain avant d'aller manger des repas minuscules dans le Burger King de Cornmarket Street, celui-là même où Will engouffre un repas dans La Tour des Anges.

La nuit suivante, après avoir préparé l'interviw, nous nous reposons comme on peut. Un étrange inconnu viendra ronfler grassement vers deux heures du matin pour s'allonger sur le seul lit libre. D'ailleurs, le lit même où se trouvait ma trousse de toilette qu'il délogera sans piper mot vers 6h, avant d'entrer dans une série de hoquets faisant vibrer le lit et de quitter la chambre sans plus de bagages qu'il n'était venu, laissant sur son lit un papier avec les codes d'entrée des différentes chambre de l'auberge...
Etrange.


JOUR 2 : DANS LE CAFE DE L'ASHMOLEAN...


Second jour. L'auberge de jeunesse se situant à deux pas du canal, c'est celui-ci que nous suivons pour débuter la journée. Il fait beau, il fait chaud. On longe les péniches et le canal le long du chemin de halage, et découvrons une sympathique balade qui nous mène face à Saint-Barnabas et le terrain en friche du chantier naval en faveur duquel s'était investi Philip Pullman. Il y a toujours sur place des palissades et des banderolles de soutient, et une petite activité autour de la rive opposée et des péniches qui viennent s'amarrer. On continue tranquillement toujours vers le nord, découvrant nombre de jardins bien verts donnant sur le canal. Un mois plus tôt, tout cela devait être innondé, mais il n'en restait pas de trace. Nous quittons finalement bien plus au nord les rives du cours d'eau pour rejoindre d'abord Woodstock Road puis Banburry Road, les deux artères principales qui grimpent vers le Nord depuis le centre ville. De Banburry, nous rejoingnont Norham Gardens et ainsi deux lieux de la trilogie de Pullman, à savoir Lady Margarett Hall (Sainte Sophia dans la trilogie) et la maison où est sensée habiter le Dr Malone si on se base sur la carte (anglaise) de Lyra et les Oiseaux.
S'ensuit une redescente vers le centre, qui nous mènera devant le University Park, puis les muséums que nous devions visiter le lendemain et enfin le superbe gazon du Trinity College.
Nous prenons alors un petit repas dans un snack du marché couvert puis suite à un passage par Turl Street, nous nous dirigeons avec une très large avance vers l'Ashmolean Museum, où se fera notre rencontre avec l'auteur Philip Pullman. Nous en profitons pour visiter les galeries, qui comportent entre autre une sculpture de Renoir, plusieurs tableaux de Camille Pissaro, ainsi que diverses pièces d'art assez intéressantes. Cependant, les travaux d'aggrandissement du musée, planifiés jusqu'en 2009, nous ont privés de la collection egyptienne de l'institution.
Pendant toute la visite, c'est un Maxence ultra-nerveux qui nous accompagnera, lavant ses mains frénétiquement au moins cinq fois et jetant des coups d'oeil faussement discrets par les fenêtres pour s'assurer que M. Pullman n'arrivait pas en avance, fut-ce d'une demie-heure ! Néanmoins, la visite achevée, nous ressortons pour nous placer stratégiquement devant les colonnes du musée afin de ne pas rater notre rendez-vous...
Et c'est donc avec une quasi parfaite ponctualité que nous voyons arriver une silhouette bien connue à 15h30. Chemise bleu ciel, pantalon noir et sacoche en cuir, il nous cherche un instant et vient à notre rencontre en nous apercevant, s'adressant d'abord à Thomas avec qui il avait été mis en contact puis Maxence et moi-même, qu'il salue assez amicalement. Il nous invite alors à le suivre au café en nous demandant si nous étions déjà venus à Oxford par le passé et quelle est la durée de notre séjour sur la ville.
Résumer l'intégralité de cette rencontre est assez redondant ici, puisque tout est déjà raconté sur la page spéciale du site Cittàgazze.com dont nous étions tous trois membres (Thomas étant le webmaster) et qui est consacré à Philip Pullman et en premier lieu sa trilogie A la Croisée des Mondes. Néanmoins, je peux revenir sur les sensations que j'ai éprouvées suite à cette rencontre. Ce fut un moment absolument savoureux que d'avoir face à moi l'auteur d'une oeuvre que j'apprécie tant, et qui répond avec enthousiasme à nos questions (je ne regrette pas de lui avoir soumis le questionnaire de Pivot). Nous avons eu une discussion à bâtons rompus quand nous arrivions au bout de la liste des questions prévues, et il a été gentillement discuté avant que nous n'en trouvions d'autres au cours de cet échange. Il a même achevé notre entretien en nous révélant un petit secret ne faisant qu'attiser notre curiosité. "C'est la première fois que j'en parle, je ne l'avais dit à personne". Ca fait plaisir à entendre. Il nous a ensuite quitté après une petite séance photos, nous annonçant qu'il avait à travailler sur son prochain livre et nous conseillant quelques restaurants dans les parages; notamment un indien ("il ne faut pas venir en Angleterre sans tester un restaurant indien") que nous n'avons pu trouver cependant...

Inutile de dire à quel point la fin d'après-midi fut excitée. Nous étions tous les trois sur notre nuage, échangeant nos impressions et ne revenant pas des informations décrochées d'une part, et de l'autre de l'histoire sortie de son enfance, de ce coup de foudre qu'il nous a raconté comme cela, surpris de la question. Néanmoins, il a hésité un peu avant de le faire, mais je pense que cela était trop tentant pour un conteur d'histoire tel que lui...
Le reste de la journée comprendra un passage sur le banc du Jardin Botanique pour écrire des cartes postales, quelques incursions dans des grands magasins. Après un repas au restaurant italien sur Broad Street, nous sommes retournés à l'auberge où nous avons, jusqu'à deux heures du matin, retranscrit manuellement et intégralement en anglais l'interview de l'après-midi, usant 6 feuilles recto-verso avec une énergie assez débordante. Une longue nuit de sommeil réparateur a suivi cela !

JOUR 3 : SOUS LE SOLEIL D'OXFORD...


Après un petit déjeuner copieux sur place à l'auberge, nous débutons la journée vers midi (hem) par une ascension au sommet de l'University Church of St Mary The Virgin, d'où la vue sur Oxford est sidérante. Certes, le chemin est très étroit et avec 25 touristes en même temps ça tient de l'exploit de se déplacer, mais le spectacle en vaut la peine malgré son prix. Il a même été possible d'observer deux énergumènes étranges au pied de la tour... !

La suite de la journée nous a menés suite à quelques détours et un repas dans un pub (tourte et Guiness, excellent) vers le University Museum et le Pitt Rivers Museum, tous deux situés sur le même site et dont les bâtiments communiquent. L'un comme l'autre sont deux visites incontournables.

Le premier est abrité sous une magnifique verrière aux poteaux d'acier décoré de sculptures et à la luminosité fascinante. Les squelettes et la mise en scène sont magiques et les spectateurs sont même incités à caresser les animaux empaillés ! Impensable par chez nous. Le University Museum comprend des collections de fossiles, d'animaux empaillés, d'échantillons de minéraux en tous genres, de nombreux squelettes et diverses autres choses.

Pour celui qui descend les quelques marches vers le Pitt Rivers au fond du hall, le spectacle continue. La où l'Univsersity Museum est empli de lumière, le Pitt Rivers est plus sombre et intime. Les collections ethnologiques sont préservées dans des armoires en bois peintes en sombre et agencées sur trois niveaux en atrium. Le bâtiment fascine encore et les collections s'intéressent à de fort nombreux sujets. Nous retiendrons les urnes mécaniques qui reçoivent les dons des visiteurs (hilarant) et le crâne trépané au premier étage qui était loin de l'image de celle que l'on s'en faisait à la lecture de La Tour des Anges... Néanmoins, on aura croisé deux fans asiatiques de la trilogie qui ont photographié le crâne sous notre nez...

La journée s'est encore finie sur le banc du Jardin Botanique, avant de déambuler dans les rues déservant University et Merton Colleges tandis que la soirée s'est quant à elle finit dans un restaurant français, devant un magret de canard suivi de profiterolles, le tout avec du pain et du beurre Paysan Breton. Doux, certes, mais le sel n'étant pas loin...
Un excellent repas qui nous a apporté toute la force nécessaire pour achever la traduction manuscrite française de l'interview. Ainsi, la première news pourrait être postée dès le lendemain soir depuis Brighton par mes soins...

JOUR 4 : COME BACK...


Lundi. Dernier jour sur place. Se levant plus tôt pour rendre les clés de la chambre à temps et ayant été rejoint pour la nuit par un touriste tchèque, notre objectif de la matinée est de visiter le Christ Church College, l'un des plus imposants colleges de la ville. Les bâtiments sont multiples et ont abrité différents tournages, que ce soit La Boussole d'Or (la cour du college est visible dans la bande-annonce, un zeppelin au centre de cette dernière) ou encore les deux premiers films de la saga Harry Potter, avec l'imposant escalier où McGonogall attend les premières années dans le premier film, ou encore le Grand Hall qui a été inspiré par le réfectoire du College. Un réfectoir superbe qui donne envie d'être un jour convié à un repas sur place...
Notre matinée s'est poursuivie dans le quartier de Jericho, à la recherche de la Jericho Tavern évoquée dans Le Papillon Tatoué (toujours du même auteur) ainsi que la rue où vit Sabastian Makepeace, dans Lyra et les Oiseaux, à savoir Juxon Street. Tout un programme donc qui nous a bien occupés alors que le temps se couvrait un petit peu...
C'était alors l'heure du demi-tour. Après une dernière séance de squattage de banc, nous avons repris la direction de la gare routière pour revenir vers la frénésie londonienne où j'ai repris le train vers Brighton pour ma dernière semaine de stage tandis que Maxence et Thomas s'embarquaient pour Lille.

Un merveilleux week-end prenait fin...